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Les structures de la recherche en France (Instituts de recherches, structures académiques, sociétés)
par Simone Balossino [versione 1.0 - settembre 2015]
© 2015 -
Simone Balossino per "Reti Medievali" Comme dans beaucoup d’autres pays, la recherche fondamentale en France souffre, depuis plusieurs années, d’un manque de moyens et d’une mécompréhension diffuse de la part des citoyens. Dans un monde où la compétitivité semble être devenue la seule règle, elle semble pâtir d’une faiblesse dans sa perspective économique, car elle est effectuée, en majeure partie, dans des laboratoires publics financés par l’État, à l’inverse de la recherche appliquée qui mobilise très concrètement le monde industriel. Même si ces deux mondes sont de moins en moins cloisonnés l’un par rapport à l’autre et si les pouvoirs publics affichent systématiquement la volonté de soutenir la recherche fondamentale, nous ne pouvons ignorer les difficultés qui pèsent sur certaines disciplines, notamment sur les sciences humaines et sociales. Il faut en effet préciser que les structures françaises qui soutiennent la recherche ont été profondément modifiées à partir des années 2000. Tous les organismes de recherche et les établissements d’enseignement supérieur publics, notamment les universités, ont été progressivement transformés, en suivant les contraintes du marché et les besoins du monde politique. Il n’est pas inutile, en effet, de rappeler que, depuis le mois d’avril 2014, l’administration de l’enseignement supérieur et de la recherche est rattachée directement au ministère de l’Éducation Nationale et que depuis cette date le ministre, qui auparavant était en charge uniquement de l’enseignement supérieur et de la recherche, a été remplacé par un secrétariat d’État chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Une série de réformes a aussi contribué à rendre de plus en plus complexe le cadre à l’intérieur duquel la recherche publique est gérée, en accumulant de nouvelles stratifications. Elles rendent, aujourd’hui, de moins en moins lisible le monde de la recherche, tant pour les chercheurs eux-mêmes, que pour les citoyens. En ce qui concerne la recherche en histoire médiévale, une présentation ponctuelle des structures favorisant l’activité des chercheurs se révèle être une tâche assez délicate. Un maillage entre les structures de recherche s’est en effet constitué et il assure le rassemblement de moyens pour favoriser la recherche dans soixante-quinze universités, une quarantaine d’établissements scientifiques, culturels et professionnels, de nombreuses écoles et plus d’une vingtaine d’organismes de recherche. À ces structures de base, une série d’instituts de coordination et de pôles pluridisciplinaires d’excellence ou des ensembles d’équipes sont venus s’ajouter au cours de dernières années : les IdEx (Initiatives d’excellence), les LabEx (Laboratoire d’excellence) ou encore des Equipex (Équipement d’excellence), une agence de financement de la recherche sur projets, l’ANR (Agence Nationale de la Recherche), et une agence supérieure d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, aujourd’hui dénommée l’HCERES (Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). Les difficultés qui ont frappé le développement des politiques menés en faveur de l’enseignement universitaire et de la recherche dans de nombreux pays n’ont pas épargné la France, qui doit affronter aujourd’hui des défis budgétaires et politiques de plus en plus grands. Ces contraintes produisent, très concrètement, un déplacement progressif de la recherche traditionnelle publique vers le monde de la recherche privé. Soutenues par un discours qui demande plus de compétitivité à l’université et un renforcement de la position internationale du pays en matière scientifique, ces réformes ont affecté grandement les sujets et les pratiques du travail de recherche. Dans ce contexte mouvant et fragmenté, les institutions chargées d’encourager la recherche scientifique établissent en effet des thèmes ou axes prioritaires qui tendent à emprisonner les nouveaux travaux à l’intérieur de grilles souvent trop rigides. Cela conduit à la valorisation des recherches qui s’insèrent dans les axes fixés par ces instances mêmes, mais défavorisent les projets non conformes. Cette situation oblige les disciplines historiques à s’ouvrir à des réalités parfois éloignées de leur domaine disciplinaire coutumier, notamment dans le domaine des « humanités numériques ». Aujourd’hui, les agences d’évaluation de la recherche scientifique, académiques ou ministérielles, sont par exemple très attentives aux liens qui se tissent entre les chercheurs et le monde de l’entreprise ou des institutions territoriales et soutiennent davantage les projets qui s’insèrent dans cette démarche (<http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid24889/presentation-de-la-recherche.html>). Compte tenu de ce cadre général, la recherche en histoire médiévale continue de bénéficier d’une situation encore acceptable en comparaison à d’autres pays européens. Cela ne signifie pas que la situation actuelle est résolument favorable à la recherche. Il est clair, si l’on regarde les nombreux appels à pétition, les dénonciations fréquentes des coupures financières, le manque de moyens grandissant, que la plupart de ces institutions sont loin d’être en bonne santé. Mais le dynamisme des instituts de recherche et des laboratoires universitaires est réel et cela en dépit de décisions politiques contestables. Une présentation des structures de la recherche en France – qui est ici volontairement succincte – doit commencer par ces organismes : le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) et les UMR (Unité mixte de recherche) ou EA (Équipe d’accueil), distribuées dans les différents pôles universitaires. La France peut compter en outre sur des établissements dont le prestige s’est accru dans le temps et qui constituent encore aujourd’hui des pôles d’excellence dans les différents domaines de recherche : les grandes écoles et les institutions à l’étranger. Ce tableau est enfin complété par le monde associatif qui contribue souvent au développement et au financement de la recherche scientifique au niveau régional et local. 1. Instituts de recherche, laboratoires et Universités 1.1. Le CNRS et les agences de moyens La recherche scientifique en histoire médiévale est structurée autour du CNRS. Le Centre National de la Recherche Scientifique (<http://www.cnrs.fr/>) est un organisme public de recherche, placé sous la tutelle du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (<http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr>). Le CNRS couvre, bien évidemment, la totalité des champs scientifiques, et se divise en dix instituts qui représentent les disciplines majeures. Les sciences médiévales font partie de l’Institut des sciences humaines et sociales (ISHS, <http://www.cnrs.fr/inshs/>). Au sein de cet institut, les différentes disciplines sont encore divisées, chacune avec un code spécifique. La section qui s’occupe des sciences historiques de l’Antiquité et du Moyen Âge est la n. 32 et elle est pilotée par l’ISHS. Si à l’intérieur des unités de recherche du CNRS opèrent des chercheurs (chargés de recherche – CR – et directeurs de recherches – DR), des ingénieurs (tout particulièrement des ingénieurs de recherche – IR – et des ingénieurs d’études – IE), ainsi que des techniciens, affectés directement aux structures du Centre, la plupart du personnel travaille, en règle générale, dans les unités externes qui y sont associées. Le CNRS offre son soutien à des laboratoires de recherche intégrés aux universités et les chercheurs du CNRS travaillent donc généralement dans un laboratoire universitaire. En ce qui concerne l’histoire du Moyen Âge, le CNRS compte en son sein une seule unité propre (UP), L’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT, <http://www.irht.cnrs.fr/>). L’IRHT se consacre à la recherche fondamentale sur les manuscrits médiévaux et les imprimés anciens. Il relève, pour cela, des sections 32 et 35 du CNRS (Mondes anciens et médiévaux et Sciences philosophiques et philologiques, sciences de l’art). En suivant une longue tradition et en comptant sur une renommée internationale, les chercheurs de l’IRHT se spécialisent en des enquêtes philologiques, lexicographiques, historiques, paléographiques et codicologiques. Aujourd’hui, l’IRHT est une référence pour l’étude des manuscrits et ainsi que pour les travaux d’édition critique des textes du Moyen Âge et du début de la Renaissance. L’IRHT comptait en 2013 une centaine de membres (chercheurs, ingénieurs et techniciens), dont deux tiers environ font partie du personnel permanent du CNRS, les autres se partageant entre personnel contractuel et membres associés. En 2005 le panorama de la recherche française s’est enrichi, en outre, de l’Agence nationale de la recherche (ANR), institution centralisée qui finance la recherche publique avec la distribution de crédits sur plusieurs années (3 en général, plus 1 an renouvelable). Les projets soumis à l’ANR sont portés par une ou plusieurs équipes de recherche, en partenariat avec des institutions publiques ou privées, et bénéficient de crédits spécifiques après une évaluation (<http://www.agence-nationale-recherche.fr/>). L’ANR est désormais un acteur important dans le soutien aux laboratoires de recherche en France. Et cela a modifié grandement les pratiques académiques d’élaboration des projets de recherche. Il est en effet utile d’évoquer les difficultés de plus en plus grandes que les universitaires rencontrent dans le montage de ces programmes de recherche pluriannuels. De plus, les institutions de recherche ne disposent pas toujours d’un support administratif ou technique idoine et dédié pour le suivi des projets et pour la gestion des moyens attribués. Cela conduit parfois à la disparition des unités les plus petites dans le panorama des financements de l’ANR.1.2. Laboratoires et universités Les laboratoires financés par le CNRS sont des Unités mixtes de recherche (UMR), c’est à dire des équipes qui disposent d’un contrat signé entre plusieurs établissements d’enseignement et de recherche. Les UMR sont souvent des laboratoires qui regroupent des chercheurs et des enseignants-chercheurs d’une ou plusieurs universités travaillant autour de thématiques communes. Les UMR sont les véritables acteurs de la recherche scientifique en France car elles disposent de lignes budgétaires dédiées et d’un personnel propre, affecté par les différents tutelles (CNRS, universités, grandes écoles …). À côté des UMR existent, en plus grand nombre, des groupes de petite taille, les Équipes d’accueil (EA), “labellisés”, c’est à dire certifiés, et financés uniquement par le Ministère de la Recherche à travers l’université de rattachement. Les laboratoires sont en première ligne en ce qui concerne la formation des étudiants de Master (niveau Laurea magistrale en Italie), des doctorants et gèrent également la politique de recrutement des universités. La formation des étudiants est structurée en France sur le modèle de la LMD : 3 années de Licence, 2 années de Master et Doctorat. Le premier échelon de la formation à la recherche est constitué par le Master. Le mémoire de Master 1 (M1), qui est réalisé au cours de la première année du deuxième cycle d’études universitaires, reste un travail préparatoire qui est le plus souvent approfondi lors d’une deuxième année de Master. Le mémoire de M2 est en effet effectué par des étudiants terminant leur cursus universitaire. Ce travail peut parfois donner lieu à des recherches de qualité, aboutissant à la publication. Après l’obtention d’un Master 2, l’étudiant peut s’inscrire en doctorat. On préconise toutefois l’obtention, avant la thèse, d’un concours pour l’enseignement secondaire : le CAPES et, surtout, l’Agrégation. Bien que ces concours ne soient pas obligatoires pour le prolongement des études doctorales, ils augmentent considérablement, dans un certain nombre de cas, les chances d’insertion professionnelle. La durée de la thèse peut varier d’une école doctorale à l’autre mais les instances décisionnelles préconisent de plus en plus une réalisation du travail de thèse en 3 ans. Compte tenu des attentes des jurys et des difficultés propres à la recherche, ce délai est rarement respecté pour les thèses d’histoire médiévale. L’accès en doctorat est libre, mais un changement majeur est en train de se généraliser auprès des écoles doctorales : désormais on privilégie toujours plus l’inscription en thèse d’étudiants bénéficiant d’un financement – une allocation – octroyé par les écoles doctorales ou par des bourses régionales ; longtemps dominant en France, le cas de l’étudiant inscrit en thèse tout en étant parallèlement en poste auprès d’un établissement d’enseignement secondaire (collège ou lycée) en tant que fonctionnaire est, ainsi, en train de perdre de son importance. La plupart des doctorants accomplissent aujourd’hui leur recherche dans le cadre d’un contrat financé par un laboratoire ou un grand établissement (ENS, EHESS, etc.). Et en règle générale, ces allocataires de recherches doivent exercer des tâches d’enseignement universitaire (à la hauteur de 68 heures par an) ou pratiquer, le cas échéant, des activités de valorisation et diffusion de leur travail de recherche. Dans ce contexte, il arrive aussi, toujours plus souvent, qu’un étudiant en fin de thèse ou l’ayant depuis peu terminée soit recruté par une université en qualité d’ATER (attaché temporaire d’enseignement et de recherche), un contrat à terme d’un an, renouvelable jusqu’à un maximum de 4 ans, qui l’oblige à fournir un service d’enseignement annuel comparable à celui d’un maître de conférence (192h par an) ; les contrats postdoctoraux (souvent d’une seule année) sont, eux, encore relativement rares dans le panorama de la recherche française en histoire médiévale. Après la soutenance de la thèse, les nouveaux docteurs en histoire médiévale peuvent demander la « qualification », une étape nécessaire pour pouvoir se présenter aux concours ouverts dans les universités. La qualification est octroyée par le Conseil national des universités (CNU) une instance qui se prononce sur les carrières individuelles des enseignants-chercheurs, divisés en deux catégories : les maîtres de conférences (MCF) et les professeurs des universités (PR). C’est la section 21 qui, après examen du dossier du candidat, de son rapport de thèse et de son activité scientifique et d’enseignement, attribue la qualification aux médiévistes (<http://www.cpcnu.fr/web/section-21/presentation>). Cette procédure nationale, qui est demandée également aux candidats étrangers, a lieu en fin de chaque année, de septembre à décembre (les listes de qualification sont rendues publiques en février de l’année suivante). Les candidats ainsi qualifiés peuvent se présenter aux concours dans les universités, sur des postes souvent fléchés selon les nécessités pédagogiques et scientifiques des établissements. Les concours ont lieu habituellement chaque année entre le mois de mai et juin en suivant une procédure commune. Le portail <https://www.galaxie.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ensup/cnu.html> centralise les demandes aux postes et permet l’inscription des candidats. Seules trois UMR regroupent des chercheurs et des enseignant chercheurs travaillant exclusivement sur des thèmes d’histoire médiévale. La plupart des autres UMR ou EA réunissent au contraire des chercheurs d’horizons différents, s’intéressant aussi à d’autres disciplines ou périodes historiques. Nous proposons ici une liste non exhaustive des principaux laboratoires français avec une brève indication de leurs activités et de leurs axes de recherche. Ce derniers peuvent varier ou changer selon les stratégies scientifiques des organismes. Nous les répertorions en l’état, selon la présentation faite par chaque unité de recherche et en respectant un simple ordre alphabétique. Bien évidemment une telle présentation ne donne pas la possibilité de mettre réellement en valeur les travaux de chaque équipe. On renvoie donc aux sites internet des unités pour une vision plus détaillée des projets de recherche des UMR ou des EA. - L’EA 3400 ARCHE (Arts, Civilisation et Histoire de l’Europe) est l’équipe de recherche en sciences historiques de l’université de Strasbourg. Elle regroupe les historiens et les historiens de l’art travaillant sur le Moyen Âge, les Temps Modernes et la période contemporaine (<http://ea3400.unistra.fr/index.php?id=4180>). Les axes de recherche sont : 1) Sources, savoirs, méthodes ; 2) Espaces, identités, frontières ; 3) Autorité, contrainte, liberté. 2. Grands établissements et écoles 2.1. Le Grandes Écoles en France Parallèlement aux universités, un certain nombre d’établissements publics à caractère scientifique mènent des opérations par le biais d’équipes propres, composées sur le même modèle des UMR. À l’EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales <http://www.ehess.fr/fr/>), l’UMR 8558 CRH (Centre de Recherches Historiques) regroupe tout particulièrement des historiens travaillant sur toutes les périodes historiques (de l’Antiquité à l’époque contemporaine). Dans ce laboratoire plusieurs équipes ou groupes ciblent leurs recherches sur le Moyen Âge. C’est le cas du GAHOM (Groupe d’Anthropologie Historique de l’Occident Médiéval) fondé par Jacques Le Goff en 1978. Ses membres appartiennent à l’EHESS et au CNRS. Aujourd’hui l’équipe consacre une bonne partie de ses moyens à des enquêtes sur les images, la prédication (comme le montre bien le programme EXEMPLA) et la ville (<http://gahom.ehess.fr/index.php>). Le Groupe d’Archéologie Médiévale (GAM) a été fondé par Jean-Marie Pesez en 1965 à l’occasion de l’enquête collective sur les villages désertés lancée par Fernand Braudel. Les recherches et l’enseignement, qui associent étroitement documentation écrite, enquêtes archéologiques et sources iconographiques, portent sur l’organisation des espaces urbains et ruraux et sur la culture matérielle en France et en Italie (<http://gam.ehess.fr/>). Enfin, le Groupe d’Anthropologie Scolastique (GAS) a été fondé par Alain Boureau en 1993. La scolastique médiévale est au centre des recherche de ses membres. Le groupe s’attache en effet à la compréhension des relations entre théologie, philosophie, sciences, droit, politique et économie dans le savoir universitaire du Moyen Âge (<http://gas.ehess.fr/>). L’École Pratique des Hautes Études (EPHE) accueille une section des Sciences historiques et philologiques. L’EPHE consacre ses travaux à la critique philologique et, plus généralement, érudite des sources écrites, avec une attention particulière à la langue et à l’histoire. Parmi les équipes, l’EA 4116 SAPRAT (Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle) fédère des chercheurs travaillant sur les sources écrites en histoire culturelle qui privilégient l’étude des mutations sur la longue durée (du Moyen Âge au XIXe siècle) ainsi qu’une approche comparatiste de différents domaines de créativité (sciences, techniques artistiques, médecine, art de la négociation) (<http://www.ephe.sorbonne.fr/annuaire-de-la-recherche/ea-4116-savoirs-et-pratiques-du-moyen-age-au-xixe-siecle.html>). L’École Nationale des Chartes (ENC) est un institut de référence qui assure la formation et la recherche autour des sciences paléographiques et diplomatiques (<http://www.enc.sorbonne.fr/>). Si l’ENC est le seul institut apte à former le personnel scientifique des archives et des bibliothèques de France, il assure dans le même temps une activité de recherche constante. Parmi les travaux de l’École (on signale l’importante revue annuelle Bibliothèque de l’École des chartes – <http://www.enc.sorbonne.fr/RevueBEC/index.htm> – ainsi que les Positions des thèses soutenues par les élèves de la même école : <http://www.enc.sorbonne.fr/positions-des-theses>), une attention particulière est dirigée vers les ressources disponibles en ligne. Le site Theleme(Techniques pour l’Historien en Ligne : Études, Manuels, Exercices, Bibliographies) contient des dossiers documentaires importants pour la formation et l’initiation aux sciences diplomatiques et paléographiques (<http://theleme.enc.sorbonne.fr/>). La centralisation des études et de la recherche dans un seul institut a cependant appauvri l’offre disciplinaire dans chaque université. Aujourd’hui les formations universitaires ne forment plus, sauf dans de rares cas, à la paléographie et à la diplomatique médiévales. Rattaché à l’ENC, le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (CTHS) dirige, quant à lui, les recherches et les publications de documents inédits (<http://cths.fr/index.php>). Avec des publications régulières, parmi lesquelles on signale notamment la collection Documents inédits sur l’histoire de France, ainsi qu’un congrès annuel, le CTHS assure la valorisation des travaux de recherche. Sa mission l’amène, également, à contribuer fortement au maintien des liens entre les sociétés historiques locales ou régionales et le milieu académique. En 2007 le CTHS a été rattaché à l’École nationale des Chartes. Ce changement institutionnel a engendré coupures budgétaires importantes qui menacent, aujourd’hui, les missions scientifiques de l’institut. Une pétition a été lancée en faveur de sa survie. L’École Normale Supérieure (ENS) est un établissement d’éducation supérieure public assurant officiellement la formation des enseignants pour les différents degrés du système scolaire public français. L’École est, dans le même temps, constituée d’enseignants chercheurs qui font partie de laboratoires de recherche propres ou rattachés aux UMR par tutelle (<http://www.ens.fr/>). En tant qu’établissement d’enseignement supérieur, l’École du Louvre participe, elle aussi, à la recherche scientifique dans les domaines de l’histoire de l’art, de l’histoire des civilisations, de l’archéologie, de l’anthropologie et de la muséologie. Depuis 2012, une équipe de recherche réunit des chercheurs permanents et associés autour d’un programme commun : Patrimoine et muséologie, lieux, objets, méthodes (<http://www.ecoledulouvre.fr/>).2.2. Les instituts à l’étranger Hors de France, mais rattachées aux ambassades à l’étranger, de prestigieux centres de formation et de recherche accueillent des chercheurs français ou d’autres nationalités tout en soutenant les travaux entrepris dans les pays d’accueil. Parmi les nombreux centres situés à l’étranger, le réseau des écoles françaises à l’étranger (EFE) dépend du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Les cinq écoles participant à ce réseau ont pour mission de développer tout à la fois la recherche fondamentale sur le terrain et la formation à la recherche. En dehors du réseau des Écoles françaises à l’étranger, il est important de rappeler les activités de l’Institut Français d’histoire en Allemagne. Cet institut de recherche a été créé en septembre 2009 et résulte de la fusion entre l’ancienne Mission Historique Française en Allemagne fondée à Göttingen en 1977 et l’Institut Français de Francfort-sur-le-Main (<http://www.ifha.fr/fr/page/qui-sommes-nous>). Les recherches intéressant l’histoire du Moyen Âge sont naturellement tournées vers le monde allemand et l’Europe de l’Est. L’Institut a récemment participé à la publication du colloque « Nation et nations au Moyen Âge » organisé en 2013 à Prague par la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public (SHMESP). 3. Sociétés et associations La société qui regroupe les médiévistes français est la SHMESP (Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public). Elle est composée par des membres sociétaires (en poste dans les universités et dans les centres de recherche) et des membres associés (doctorants ou jeunes chercheurs accueillis temporairement). La SHMESP est l’organe représentatif des enseignants-chercheurs vis à vis des instances politiques. La société contribue au développement de la recherche par l’organisation d’un congrès annuel (en France ou à l’étranger) et en soutenant plusieurs initiatives pour valoriser le travaux de ses membres (<http://www.shmesp.fr/>). La SHMESP publie régulièrement les actes des congrès qu’elle organise. Ceux-ci ont été entièrement numérisés et sont désormais disponibles en ligne sur le site < www.persee.fr > (<http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/revue/shmes>). En France, le monde académique et la recherche extra-universitaire ont été dans le passé étroitement liés. Aujourd’hui, cependant, la communication entre les sociétés savantes et l’académie s’est faite moins directe et, dans un grand nombre de cas, il n’y a plus de lien immédiat entre de deux réalités. Il est très difficile de présenter ici les nombreuses sociétés savantes existantes sur le territoire national, d’autant plus que leur vie scientifique est soumise aux aléas des financements et de l’engagement de leurs membres. Le Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (CTHS) assure la valorisation des travaux de recherche accomplie au sein des sociétés savantes et contribue à maintenir des liens entre les sociétés historiques régionales et le milieu académique. Ces sociétés présentent un caractère très hétérogène et des profils très variés, ce qui empêche de signaler d’une façon individuelle les très nombreuses sociétés savantes régionales ou locales qui jouent néanmoins un rôle fondamental dans la diffusion de toute recherche ancrée sur le territoire. Dans un certain nombre de cas, il s’agit de sociétés de fondation ancienne et qui publient régulièrement des bulletins ou des mémoires, souvent d’une grande valeur. Un annuaire a été mis en place par le CTHS (<http://cths.fr/an/>) dans lequel les associations et les sociétés d’histoire médiévale sont répertoriées. Nous renvoyons à ce répertoire pour le détail de chaque organisme. Toujours liés au monde académique une série de centre d’études régionaux développent la recherche en favorisant des rencontres, des colloques ou des journées d’études. Parmi les nombreuses rencontres, rappelons simplement l’activité intense du Centre d’Études Historiques de Fanjeaux qui organise chaque année au mois de juillet une semaine d’étude consacrée à l’histoire religieuse du Midi de la France. Placées sous le patronage conjoint du Centre d’Études Médiévales de Montpellier (CEMM) de l’Université de Montpellier III-Paul Valéry, du laboratoire FRAMESPA de l’Université de Toulouse II-Le Mirail et de l’Institut Catholique de Toulouse, les colloques de Fanjeaux sont publiés dans des cahiers devenus une véritable référence dans le panorama médiévistique international (<http://cahiersdefanjeaux.com/>). Le panorama des organismes de recherche d’histoire du Moyen Âge en France n’est pas figé et requiert des mises à jour régulières et périodiques, notamment en ce qui concerne la vie et les axes de recherches des laboratoires. Pour signaler des modifications, des imprécisions, des changements, ainsi que l’existence de nouveaux projets de recherche, il est possible de contacter directement l’auteur à l’adresse suivante : simone.balossino@univ-avignon.fr. Simone Balossino (Gênes, 1976) a obtenu la Laurea en histoire auprès de l’Università di Genova et un doctorat en co-tutelle entre l’Università degli Studi di Firenze et l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Actuellement il est Maître de Conférences en histoire médiévale auprès de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse. Il est membre du CIHAM UMR-5648. Il est auteur de nombreux articles sur la société, les institutions communales et les systèmes de gouvernement de la Provence médiévale. Il est auteur du livre I podestà sulle sponde del Rodano. Arles e Avignone nei secoli XII e XIII, Roma, Viella, 2015. |
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Ultima modifica: 10/09/2015 |